seb219
Bien sûr que parfois, je repense à cette fameuse soirée. Je me dis et me répète que je fus d'une très grande naïveté; mais en même temps... cette soirée marqua la fin de mon innocence en tant que gamine. Pas tant en soi dans l'acte lui-même, qui n'a rien de particulier, mais plutôt dans sa signification profonde. Appelons ça la découverte des sens, l'émergence de la femme en moi, du désir que toute femme peut susciter.
C'était le temps de l'insouciance, allié à celui où l'on refait le monde, le temps d'une soirée entre copains... Nous étions trois inséparables compères, tous dans la jeune vingtaine... Mon amoureux, Hugo, son copain David et moi-même... J'étais follement amoureuse de Hugo, je ne détestais pas cette vie de bohême et j'adorais notre complicité à tous les trois.
Heureuse, insouciante, je l'étais... jolie... un tantinet impudique, peu et en même temps très consciente de mes charmes et mes atouts. Je cherchais à plaire certes... mais peut-être pas de la façon que j’emploierais aujourd’hui. Il y avait en moi cet amalgame d'ingénue et en même temps de confiance en moi.
Je portais les cheveux très longs, presque jusqu’à la ceinture, la taille découpée sur des hanches galbées sur lesquelles peu d'amants avaient encore posé leurs mains tremblantes... sauf Hugo et deux épisodes anecdotiques, dont je tairai le récit, tant ces exploits amoureux restent pour moi au ban de la banalité inhérente à l'adolescence.
En ces temps-là, je ne rentrais dormir que rarement au domicile familial, préférant le loft animé de mon amoureux et de son copain à la maison familiale, qui me semblait austère.
Cette soirée débuta comme bien d'autres. Nous revenions d'une soirée entre copains et mes deux compères et moi, on rigolait, on se moquait du monde entier, méprisant les bourgeois, les cons, refaisant le monde sur des théories glanées ici et là...
Nous étions tous les trois dans le living, affalés sur les deux canapés qui se faisaient face. Nous avions bu plus que de coutume tous les trois. Mon amoureux et moi, lovés l’un contre l'autre, nos mains se mêlant, nous entrelacions nos doigts... Sa bouche cherchait la mienne, la mordillait et moi je triturais sa lèvre inférieure à la limite du supportable.
David était face à nous. Habituellement, à ce moment, il s'éclipsait en douceur, sans que nous y prenions garde. Je ne sais s'il était complètement dans l'incapacité de se lever ou peut-être n'en avait-il aucune envie cette nuit-là. Mue par une force que je ne me connaissais pas, je regardais à l'occasion en sa direction, souhaitant par le fait même qu'il assiste à nos baisers. Prémice d'exhibitionnisme, de goût du triolisme, peut-être?... Mais en ce temps d'insouciance, je n'étais guidée que par un pur instinct animal, très féminin, qui s'apparentait à cette chaleur que je ressentais en mon bas-ventre.
David nous regardait toujours faire, sans broncher, feignant le non-intérêt, mais je vis très bien la bosse qui se formait peu à peu dans son jean. Pendant que mon copain dénudait langoureusement mon épaule avant de la lécher, un pur frisson de provocation me parcourut le corps à l'idée que je pourrais avoir deux langues qui me procureraient un tel délice.
J'avais une envie folle de faire l'amour et, voulant poursuivre nos petits jeux amoureux, je me baissai vers mon amoureux et lui chuchotai à l 'oreille que j'avais envie de lui, tout en arquant le dos à dessein, parfaitement consciente que j'offrais à David la vision de ma jupe qui remontait impudiquement sur ma croupe rebondie...
Moi, habituellement si peu sûre de moi, je me surpris par mon audace. Ma culotte s'humidifiait au fur et à mesure que je transposais mes gestes et que je les multipliais par deux, en fantasmant sur notre copain David qui nous regardait.
- Tu en as vraiment envie, n'est-ce pas ? Espèce d'insatiable ! railla-t-il.
- Tu veux que je te le prouve ? répliquai-je d'une toute petite voix, moins sûre de moi par la parole que par les gestes.
- Oui, prouve-le-moi, me nargua-t-il, en me repoussant légèrement.
Et il me dit doucement :
- Déshabille-toi langoureusement pour moi…
Et il ponctua sa demande d'effleurements de mes seins d'une main, pendant qu'il remontait lentement ma jupe de l'autre...
- Mais, protestai-je faiblement, il y a David...
N'osant le regarder ni tenter un regard dans sa direction… Tout à fait ébahie de la façon dont je pouvais mentir à mon amoureux, totalement excitée par cette situation nouvelle pour moi et interdite.
- Il a son compte, regarde-le, il est totalement givré... Peu importe… Fais-moi voir comme tu es belle, comme tu es femme dans la nuit...
Et sans attendre, ni mon consentement ni celui de David... Hugo enleva son pull et son jean prestement... et se retrouva nu sur le divan, le sexe bien dressé, frémissant, son gland humidifié et suintant de sa liqueur douce que je rêvais de porter à mes lèvres.
- Allez ma belle... Déshabille-toi pour moi… Fais-le pour moi... Tu en meurs d'envie… Allez montre-moi que tu as envie de mon sexe en toi, mérite-le... Sois chatte pour moi… Montre-moi la tigresse que tu sais être...
Et moi, enivrée de ces paroles et de mon pouvoir de plaire, je m installai face à mon copain, dos à David. J'entrouvris mon chemisier et, très vite, le laissai tomber en un bruit de froissement... Cette ambiance suave, interdite, m'animait d'une langueur et d'un désir que je ne me connaissais pas. Mon copain marquait chacun de mes gestes d'un mot de contentement ou d'un gémissement très caractéristique, témoignant que le spectacle lui plaisait au plus haut point. Alors, très sensuellement, j’enlevai les épingles de mes cheveux et ils cascadèrent sur mes épaules jusque dans mon dos... J'étais parfaitement consciente de n'offrir à David que le spectacle de mon dos… mais je me sentais si femme, si sensuelle dans la nuit, et j'étais tout à fait excitée à l'idée de pouvoir m'exhiber ainsi à David et Hugo à la fois.
Je pris mes deux seins dans chacune de mes mains et les englobai en les soupesant. Je voulais les rendre plus lourds, plus pleins, moi qui trouvai que mes seins étaient désespérément petits. Je titillai mes tétons doucement avec le bout de mon index, tout en ne pouvant m'empêcher de gémir doucement. De ma langue, j'humectai mes lèvres asséchées par ma respiration qui devenait haletante. Enivrée par tout ça, je fis glisser aussi ma jupe et bientôt me retrouvai nue...
- Tu es belle à faire damner un saint. Grrrrrr… dit-il d 'une voix rendue rauque par le désir… Tu es à moi... Tu m'appartiens. Viens me lécher, jolie petite allumeuse, dit David en se penchant vers moi pour diriger ma tête vers son sexe qui palpitait.
Je me mis à genoux entre les jambes de mon amoureux et je commençai par caresser l'intérieur de ses cuisses, très langoureusement… Je savais que David serait surpris de la façon dont Hugo pouvait s'adresser à moi lorsqu'on faisait l'amour… alors je poussai la chance…
- Hum… Dis-moi, qu'est-ce qui te rendrait fou de plaisir ?... Dis-le-moi… Je veux te l'entendre dire… dis-je, en effleurant de mes lèvres son gland et en léchant subtilement son suintement.
- Lèche-moi, prends-moi dans ta bouche comme une gonzesse, avale-moi, aspire-moi... me répondit-il, tandis que je posais mes lèvres sur son gland bien humidifié et que, de ma langue, je le titillai, alors que ma main avait pris possession de son entrejambe.
Ma bouche entreprit un ballet sur son sexe dressé, mes joues se gonflant et se creusant au fur et à mesure que de mes lèvres je pompais ce sexe que j'aimais tant. Je faisais exprès d'y associer des bruits de succion caractéristiques, que mon copain, tout à son plaisir, accentuait de râlements significatifs. Je le faisais dans un double but, le premier étant de provoquer David.
Ma position accroupie entre les jambes d'Hugo me permit d'initier un autre ballet que je dédiai secrètement à David qui nous regardait toujours, tétanisé par l'alcool ou par le spectacle. De ma main gauche restée libre, je descendis sur mon ventre très lentement et entrepris tour à tour de me caresser les lèvres et le clitoris. Consciente du champ de vision que j'offrais secrètement à David, mes doigts se mirent à aller et venir entre la raie de mes fesses, coulant vers mes lèvres pour finir sur mon clitoris dressé que je pinçai légèrement. Mes doigts tournaient autour de mon clitoris en un onctueux mouvement rendu possible grâce à la cyprine abondante qui s'écoulait de ma chatte.
Mon bassin se mit à onduler sous mes caresses tandis que je poursuivais ce double manège : pomper et sucer langoureusement mon amoureux, tout en me caressant très impudiquement pour l'autre homme de la pièce. Totalement excitée par cet amalgame de sensualité et de sexualité, je coulissai un doigt dans ma chatte détrempée, qui fut aussitôt aspiré par mon con qui en redemandait. Je recommençai, tout en prenant bien soin de sortir complètement mon doigt, pour que David puisse savourer que je me branlais pour lui, et introduisis deux doigts. Je refis le même manège avec trois doigts. Des soupirs s'échappaient de ma bouche, pourtant bien emplie par le sexe de mon amoureux. Hugo ne fut pas dupe et, prestement, me releva la tête et me dit :
- Viens sur moi, ma petite chatte, empale-toi sur moi… Viens bouffer mon sexe de ta chatte, me murmura-t-il à l'oreille, d'une voix rauque déformée par le plaisir.
Je me relevai très très lentement, langoureusement, sachant que David avait toujours la vision de mon dos. Je cabrai les reins, redressai le dos et écartai les jambes plus que de raison. Je fis halte dans cette position, le gland suitant de mon amant appuyant sur mes lèvres et mon clito, engorgés de plaisir. Je pris mes seins dans chacune de mes mains et les offris à mon amant en un geste symbolique. Ensuite, j'écartai manuellement la raie de mes fesses, tout à fait consciente que je le faisais uniquement pour David, cette fois-là.
D'un geste brusque sans équivoque, Hugo n'en pouvant plus, me prit par les hanches, enfonçant presque ses doigts dans la chair de mes fesses et m'empala sur son membre dressé. Je savais que j'allais jouir sous peu par ce seul et unique mouvement de pénétration, car les caresses que je m'étais octroyées à l'insu de mon amant m'avaient mise dans un état frôlant l'orgasme à chaque fois. Je sentais les secousses annonciatrices de l'orgasme me secouer. Je voulus signifier à David que je prenais aussi plaisir grâce à lui, grâce à sa présence muette, à sa respiration haletante qu'il tentait en vain de refreiner.
En même temps que le sexe de mon amoureux coulissait en moi par les longs et profonds mouvements de sa queue, je tournai la tête et regardai pour la première fois de la soirée en direction de David. Je pris les trois doigts de ma main gauche, avec lesquels je m'étais branlée pour David, et les introduisis dans ma bouche, mimant une fellation sur mes doigts recouverts de cyprine, mimant le sexe de David, que je rêvais aussi d'engouffrer en moi, léchant ceux-ci de façon non équivoque, jusqu'au moment où je sentis le premier jet de sperme, qui eut raison de moi. Je fus aussitôt secouée par un orgasme explosif, violent, à mesure que mon amant se vidait en moi. Mon bassin ondulait frénétiquement en tout sens, de ma gorge sortirent des râles, des grognements bestiaux, animaux, envahie que j'étais par les spasmes de plaisir qui déferlaient en moi. Mon amant dut me cramponner fermement aux hanches, jusqu'à ce que cessent ces frissons et ces délices liés au plaisir de l'orgasme. Il me prit de façon câline dans ses bras pour calmer la petite bête sauvage que je devenais sous les feux du plaisir. Nous restâmes ainsi quelques minutes.
Lorsque je repris peu à peu mes esprits, toujours empalée sur le sexe de mon amant qui perdait vigueur et forme, je basculai la tête vers l'arrière et entrevis David, qui feignait de dormir. L'honneur était sauf, mais mon imaginaire fantasmagorique et ma sensualité de femme ne seraient plus jamais les mêmes après cet épisode. Car j'avais joui, certes, par le sexe de mon amant en moi, mais surtout de m'être exhibée ainsi, d’avoir joué un jeu, pas si innocent que ça finalement, qui allait devenir les prémices de ma vie sexuelle future. Après tout j'allais avoir vingt ans le mois prochain.
LEA